Un royaume, un roi, une reine et une princesse... Disney poursuit le virage entamé et complètement
réussi avec
La princesse
et la grenouille, le retour vers des cartoons plus classiques, plus
contes de fées. Alors ?
Visuellement émerveillé,
et c'est au générique de fin que l'on comprend pourquoi : le
film est produit par
John Lasseter ! Et ce film est une petite perle visuelle : un travail éblouissant
sur la lumière (mais également les ombres), les brillances
et les reflets comme encore jamais auparavent ; puis on s'émerveillera
encore devant la qualité de toutes les textures, certaines images
méritant d'être mises en arrêt pour en apprécier
toute la subtilité, la profondeur, pas très loin d'être
de véritables photographies, en tout les cas des décors aussi enchanteurs qu'évocateurs, qui nous transportent très loin. Idem pour un détail
auquel peu de spectateurs s'attacheront : les vents donnant du mouvement
aux fleurs qui sont parfois en second plan : voilà qui donne vie
à ces images numériques. Et puis il y avait le challenge
des fameux cheveux : challenge relevé haut la main tant leur texture
est également sublime, jusqu'à la représentation
des défauts de la toison de la belle, chaque reflet, chaque couleur.
Et c'est ce souci du détail qui rend l'univers si expressif, si
palpable, si magique : comparez donc avec le boulot de cochon exécuté
sur
Moi, moi et méchant...
film 4 fois moins coûteux, il est vrai...
Et puis la réalisation
n'est pas pour rien dans notre adhésion : entraînante, expressive,
presque "cinématographique", rendant certains scènes
éblouissantes ou époustouflantes. Mais qui dit "classique"
dit... classique... et c'est le scénario qui en pâtit un
peu : pas de surprise malgré le surprenant discours du début,
simplement une aventure avec un grand A, sans temps mort, avec beaucoup
de ressort et un humour qui forcera le plus triste des spectateurs à
sourire, une musique vraiment réussie (contrairement aux chansonnettes
dont les paroles seront très vite oubliées) et peut-être deux brins
d'analyse thématique. N'oublions pas ce détail tout en efficacité : pour une fois les animaux ne parlent pas : ce qui rend leur humour, basé sur la gestuelle, bien plus fin et efficient.
Alors on se laisse porter, envoûter
tout en prenant nos distances, on accepte de marcher sur les pas de Rapunzel,
la petite naïve, la grande candide qui part découvrir le monde
(récit à la façon de Voltaire en moins cru et cruel !), de sa mère adoptive
qui représente l'égoisme le plus pur et l'hypocrisie, la manipulation la plus vile, et
du voleur qui méritait plus d'ambiguité dans sa relation
avec la Raiponce. Mention spéciale aux scènes avec les brigands,
savoureuses et déjantées à souhait, petit regret
au niveau de l'émotion concernant les retrouvailles qui auraient
méritées, elles, une plus grande attention scénaristique.
Bref : Disney connait la musique, celle qui nous prend aux tripes alors
que l'on connait déjà l'histoire qui va nous être
contée... par coeur !