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La princesse et la grenouille
Budget = 140 M$
BOX OFFICE France = 4 050 / 142 812 - 79 000 (650 000) - 2 976 000 entrées
BOX OFFICE USA = 12,1 / 38,2 M$
BOX OFFICE Monde = 110,0 M$
 

Quand certains se frottent à la révolution visuelle de la 3D en oubliant prestement leur scénario, Disney -qui je le rappelle avait distribué le premier et très réussi cartoon 3D : Toy story- revient aux origines, à la bonne vieille 2D, pour mieux dépoussiérer ses propres histoires !
Le résultat est spectaculaire et carrément accrocheur. C'est un film où l'on a plaisir à entrer dès le départ, humant l'atmosphère d'une Nouvelle-Orléans idéalisée (les dessins sont superbes, on sentirait presque les odeurs de cuisine !), sincèrement drôle de bout en bout, léger mais jamais infantile, remuant à souhait (le jazz fera même bouger les plus rétissants à ce genre de musique et aux chansonnettes habituelles que l'on écoute dans tout cartoon !) et carrément rebondissant (croaaaa !). Le scénario est écrit avec une très belle plume, partant d'un rêve qui met en avant une Amérique entrepreneuriale où même le plus pauvre des citoyens est en droit de rêver et voir ses rêves s'accomplir ; puis le film met à mal ce même rêve... en introduisant de bien vils grippages dans ce bel engrenage : tout est compromis pour de viles raisons financières, l'héroïne se métamorphose en minuscule grenouille (ce qui n'aide pas quand on veut tenir un restaurant !), même le méchant, déjà à l'origine de cette malédiction, se met à les poursuivre, aidé de terrible démons ; jusqu'en cette fin des plus... décalée !
S'il fallait trouver un défaut, je le mettrai sur le compte d'un bad guy trop expensif et coloré qui finit par faire tâche malgré l'approche vaudou pour le moins original. La princesse et la grenouille va secouer durant une heure quarante, façon New Orleans, les contes de fée classiques et poussiéreux, sans se vautrer dans la parodie, seulement quelques touches fines d'humour et de clins d'oeil : la véritable princesse est franchement délirante et il faudrait la mettre aux côtés de Cendrillon et consoeurs pour comprendre le travail effectué sur sa modeste personne ! Et s'il y a une chose qui rende vraiment puissante cette oeuvre, ce sont de toutes évidences les personnages : depuis cette vielle luciole fichtrement émouvante avec son histoire d'amour aussi improbable que d'une beauté sans pareille (et je ne parlerai pas ici du final...) jusqu'à la prétresse vaudou et aveugle du fond du marais, depuis le croco jazzman au serviteur rebelle, en passant par les braconniers du bayou et, bien évidemment, par la jeune Tianna, héroïne noire qui ne ressemble en rien aux femmes de chez Disney : bosseuse, rêveuse, talentueuse, fonceuse. D'ailleurs la force de son caractère est mise en avant par son exact contraire : un prince fainéant pas loin d'être nul, en tous les cas loin de l'idée que l'on se fait des chevaliers servants ! Dans La princesse et la grenouille on parle également et faussement sérieusement d'ascension sociale, des gens bien-né et des petites mains. On évoque même nos désirs qui surpassent trop souvent nos besoins.
La fin serait presque décevante, se sacrifiant de force au rituel du happy ending, mais il fallait bien que le rêve se réalise et que l'Amérique montre qu'à force d'effort tout un chacun est à même de réussir... ce qui n'est pas forcément faux. Et ce final est quand même plus cocasse qu'il n'y parait.

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

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NOTE : - / 20

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