Des randonneurs découvrent une espèce de bassin
et n'ont d'autres idées que de s'y baigner : très,
très mauvaise idée...
Piranha est avant tout un film d'exploitation
typique, surfant sur la vague laissée par un certain
Jaws, dont il
reprend les grandes lignes en y incluant une petite charge contre
l'armée. Cependant Piranha a déjà
le mérite de son générique : un scénario
signé de John Sayles,
la photo de M. Goldblatt, la musique de P. Dinaggio, la réalisation
de Joe Dante, sous la supervision chiche de R. Corman. Quant
aux effets spéciaux ils portent la marque de Rob Bottin,
Chris Wallas ainsi que Phil Tippett !
Pour le reste ça tient quand même bien la route,
entre un scénario linéaire et de belles punchlines,
le film fonctionne à plein régime, ménageant
de belles surprises (la créature un rien gratuite du
labo) et un humour qui fait le reste. Le film s'avère
même être d'une violence phénoménale
et sadique (les monstres tuent des enfants...), et d'une efficacité
redoutable, le tout avec une économie de moyen compensée
par un vrai-savoir faire et quelques beaux effets bien sentis.
Et une mélopée diablement percutante.
Mais au-delà de cela c'est une oeuvre qui parle discrètement
de la responsabilité des actes : le scientifique qui
se sacrifie, les quidams investit d'une mission pour réparer
leurs erreurs, le père responsable de sa fille et l'investisseur
bientôt responsable de son avidité.
Et on n'oublie pas les clins d'œil cinématographiques
qui seront une véritable marque de fabrique dans le cinéma
de Joe. Spielberg a joué la carte du suspens et est formidablement
parvenu à ses fins, Dante préfère l’horreur
pure et la violence charnelle.
NOTE : 13-14 / 20