Le thriller maritime le plus pompé de l’histoire
(par Mr Bava et Cie), avant
tout efficace, le réalisateur mise sur la peur de l’invisible,
de l’inconnu, sans gratuité de mise en scène
(la 3-D…). Spielberg offre un véritable point de
vue, aidé d'une caméra aérienne et mobile
qui donne de la profondeur de champ au film ; de même
que le subtil cadrage des personnages leur donne toute l'importance
nécessaire. De plus Jaws est porté
par un montage extrêmement savant qui permet de nous plonger
au cœur du film, de jouer avec nos émotions, nos
sentiments. Les thématiques sont fortes : de la lutte
entre les responsabilités et les intérêts
économiques jusqu'à ces peurs propre à
la race humaine dans son entièreté, en passant
par quelques obsessions spielbergiennes (la guerre). Simple
et intelligent, envoûtant, grâce à l’intelligente
appropriation d’un mythe, celui du tueur présumé
des océans, monstre de cinéma devenant ici mythologie.
Le scénario rend un hommage appuyé et fascinant
à un certain Moby Dick. John Williams nous offre une
composition vraiment inoubliable qui fera encore frémir
des générations et des générations,
Spielberg nous offre une facette de sa personnalité que
nous ne sommes pas près de revoir.
NOTE : 15-16 / 20