Hollywood nous aurait menti : la vie des enfants n'est pas
toute rose et toute lustrée...
Voici donc un film atypique qui devrait rétablir la vérité
! Ce sera tout d'abord la réalisation brute de décoffrage,
caméra à l'épaule, photographie un peu
crade, qui vous étonnera de ne pas vouloir à tout
prix caresser le spectateur dans le sens du poil. Et puis le
thème, également : un enfant va découvrir
qu'il n'est pas le centre du monde (comme le dit son trophée
: "Owner of the world") et que ce monde n'est ni immuable
(le soleil va exploser), ni tout rose (les hommes détruiront
tout avant le soleil, lui dit-on). Alors dans sa fuite il va
découvrir un monde de monstres où il sera accueilli
comme un roi (redevenant le centre), où il sera aimé
par une famille ayant des égards absolus pour lui, et
deviendra maitre de son destin (c'est lui qui décide
de tout !).
Dommage que le film connaisse le défaut du "ventre
mou", une faiblesse dans la construction dramatique lors
des aventures avec les monstres, un rien ennuyeuses, n'apportant
pas toujours grand chose au récit, se collant sur un
parallélisme hasardeux (Boules de neige / boules de terre
; construction d'un igloo / construction d'un chateau ; destruction
d'une chambre / destruction des maisons ; Max est un enfant
que l'on écoute pas, avec qui l'on ne joue pas / les
monstres lui ressemblent de diverses façons) ; mais le
film comporte des moments de vraie poésie. Au final notre
héros comprendra que ce qui compte c'est l'amour que
l'on donne à autrui (fin de l'égocentrisme infantile).
Le tout emballé par une musique sans chansonnette.
Une oeuvre décalée où l'auteur prend de
grandes libertés avec le livre original mais sert ses
desseins et par la même ceux de Sendak, l'écrivain
originel. Avouez que des monstres comme cela, vous n'en aviez
jamais vu auparavent au cinéma !
NOTE : 13-14 / 20