Un enfant adopté. La venue de l'Antéchrist.
L'horreur s'immisce de façon violente dans la vie quotidienne
d'une riche famille anglaise et fait naître une atmosphère
malsaine découlant autant de l'innocence perverse de
leur jeune et mystérieux enfant, de son noir destin et
ses desseins lugubres, que du poids de la religion ; la composition
de Goldsmith est à l'avenant, modèle du genre,
tout comme le montage méthodique de S. Baird. C'est également
un film scénaristiquement très bien construit,
loin du catalogue horrifique, beaucoup plus évolutif
; le personnage du journaliste apportant une autre vision de
l'histoire, les personnages secondaires venant épaissir
le récit.
R. Donner donne sans doute le meilleur de lui-même et réalise
ici son ouvrage le plus abouti.
Les écritures bibliques ont rarement inspiré le
cinéma horrifique et on peut se réjouir du succès
de cette très ambitieuse entreprise. Si le Diable est
largement plébiscité au ciné, c’est
pour mieux se mordre la queue dans de vulgaires séries
Z, ne sachant comment aborder un tel sujet. Ici on parle sérieusement
et de manière documentée de l’arrivée
de l’Antéchrist, sur Terre, celui-ci étant
incarné par un chérubin au visage angélique
-et de quelques succubes- ; et tout l’impact du film se
situe là. D’ailleurs le fort impact de la violence
dans cette Malédiction -réaliste
et crue- est due au fait que ce chérubin extermine méthodiquement
ceux qui cherchent à lui nuir avec autant de plaisir
que de perversité, le tout souligné par l'interprétation
désarmante de cet enfant. Le sujet profondément
impie finit par titiller notre inconscient religieux et le final
vient clore ce sommet du genre par un drame cornélien
retranscrit dans l’horreur.
Une œuvre puissante et accomplie.
NOTE : 15-16 / 20