Commencer l'aventure pas un terrible raccourci scéanaristique
est quelque chose d'assez étrange : une manière
maladroite de tourner la page africaine pour se lancer dans
un scénario qui aurait mérité d'être
étoffé. Et puis, second défaut, on nous
ascène une bad girl terriblement caricaturale, une zoophobe
terminatoresque qui n'a pas grand chose à faire dans
ce genre de film (Cf. la critique du n°1)
; si ce n'est pimenter artificiellement l'action. Justement
: le film est conçu de A à Z pour aller à
200 km/h, un peu comme si les 4 années qui séparent
les deux tomes n'existaient pas ; on retrouve ces gags en cascade,
dont certains fonctionnent plutôt bien grâce à
l'apport parcimonieux d'un brin de folie... qui va parfois trop
loin pour impressionner le spectateur peu exigeant. Même
si l'ensemble est de plus haute volée que le décevant
épisode 2, il manque toujours un petit quelque chose
ça et là pour faire décoller le tout, même
si le scénario se démène comme il peut,
il sonne un peu creux ; il manque une vraie idée forte
pour mener la barre, ça reste terriblement formaté,
se reposant sur ces lauriers et ne cherchant que rarement l'originalité.
Si bien que l'incroyable et un peu solitaire gag de l'éléphant
et du jeune spectateur parait tout droit sorti d'un autre film,
peut-être celui qu'aurait pu (dû) être ce
Madagascar 3. Enfin, doté d'un budget assez colossal
de 145 millions, il a pourtant du mal à souffrir la comparaison
visuelle avec le tout aussi récent Age
de glace 4 (95 M$, soit 50 % moins coûteux...) : l'oeuvre
est franchement laide, flashy, moins porté sur le détail
et la créativité sur le design animal.
NOTE : 10-11 / 20