Voilà un film ébourriffant auquel il manque sérieusement
un cadre : un vrai cadre "littéraire". Un scénario
digne de ce nom si vous préférez. Car le départ
est prompt et étourdissant et s'ensuit une suite -si
je puis dire- d'aventures avec un fantôme d'intrigue (le
bad guy sorti de nulle part qui veut évidemment se venger...),
une histoire plus construite et beaucoup plus épaisse.
Ici ça a tendance à défiler, vociférer,
jacqueter, sauter, exploser, gigoter, comme si le texte avait
été rédigé par un hyperactif ; et
puis nombre de gags manquent sérieusement -si je puis
dire- d'imagination, les voyant venir de loin ils tombent vite
à plat. Alors oui : à force d'être "gros",
énaurme et référentiel (un croisement entre
le SHIELD et James Bond), la sympathie pointe son nez et les
petits gags finissent par grossir ; mais pas assez pour que
je sois complètement satisfait de l'oeuvre. Car le fond
restera maigre, le scénario ayant du mal à mettre
bout à bout toutes ces scènes -et tout ces personnages-,
un peu comme si la folie ambiante -parfois communicative- cherchait
à palier au manque d'équilibre du screenplay par
une bonne balance : beaucoup de bruit pour pas grand chose en
fait. Alors non, ce n'est pas mauvais comme je le craignais
de la part d'un spin off, mais on aurait aimé plus de
finesse dans les angles (car, franchement, on se fout éperdument
de l'histoire), que les pingouins soient encore plus..., un
peu moins..., une histoire moins pensée pour associer
quelques bons gags (celui de l'explosion ou le pingouin qui
ne rassure jamais Soldat) et pas un revival des vieux 007 avec
un fond de commerce usé (la morale pâteuse où
comment le film se contredit, puisqu'ils redeviennent tous "beaux",
et le héros qui se découvre des qualités...).
C'est un peu comme un énorme gâteau composé
uniquement de pâte et de chantilly : lourd...
NOTE : 10-11 / 20