Surfant sur la mode "Saw" et profitant d'une
grande liberté de ton (sex, drug & gore) qui n'avait que rarement
droit de citer sur grand écran, voici Hostel.
Rappel de l'idée
: des étudiants libidineux vont se faire torturer dans un film qui tord le concept des Chasses du comte Zarroff. Et de faire un slasher plus adulte et plus trash ; surtout plus trash. Hélas
le naturel reviendra vite au galop : à l'image de Cabin
fever, c'est la mollesse du réalisateur et du scénario
qui saute aux yeux, notamment dans ses 30 longues premières minutes
(d'ailleurs, ôter le passage à Amsterdam et vous n'enlever absolument rien au film). Pourquoi
ne pas s'être dirigé plus prosaiquement vers l'idée maîtresse du film
(des gens qui paient pour assouvir les pires de leurs fantasmes), créer
un suspens à partir de cela ? Car, s'il se tient à distance d'une simple accumulation de scènes particulièrement
immondes (FX parfaits, merci (K)NB), jamais il ne tente de développer une oeuvre sur
la torture, comme le firent parfois en leur temps les films
gores italiens ou allemands ; Hostel s'égare dans un scénario trop cousu et mal ficelé.
Justement : la trame se traine et anestésie preque totalement
l'impact de ses scènes sans âme malgré leur côté
extrême et perverses. Alors, à force d'être trop
poussif (la scène de l'oeil), grossier, le naturel est maintenant
remplacé par le grand-guignol, là où le réalisme,
la crédibilité auraient eu un tout autre impact sur le spectateur.
Finalement
nous avons droit à un survival très creux, sans accroche,
qui caricature l'Europe de l'est de façon abusive, comme on le fit à une certaine époque avec les rednecks texans ; et, surtout, il n'exploite
pas intelligemment son sujet et demeure un simple film... d'exploitation.
NOTE : 8-9 / 20