Hollow man reprend et conserve l'angle scientifique
de la thématique, mais l'approche est, disons, plus terre
à terre, notamment grâce à un personnage
principal pas franchement sympathique : scientifique prétentieux,
jaloux maladif, macho & amoral.
Le film s'impose d'emblée grâce à de puissants
FX numériques et anatomiques faisant encore joliment
illusion malgré la visibilité de leur âge,
et surtout impressionnants de par leur audace visuelle, leur
créativité. Une invisibilité plus organique,
viscérale, charnelle, moins propre sur elle ; plus réaliste.
Dommage que le sieur Verhoeven ait grand mal à diluer
l'art dans un blockbuster : sa réalisation devient sage
et simplement efficace, le scénario conserve un développement
des plus classiques : l'éternelle histoire du savant
avec une vision avant-gardiste, travaillant avec des fonds militaires,
son expérimentation anticipée et illégale,
le non retour à la normale...etc. Le film file en ligne
droite, jusqu'en un final en bien des points abusifs (Jason
sort de ce corps), ne s'appuyant que trop et uniquement sur
les fantasmes sexuels de son auteur ; puis sur les violentes
pulsions qui pourrissent l'âme du demi-dieu déchu.
Car cette fois le héros n'est pas là pour servir
l'humanité mais uniquement ses propres intérêts
: à savoir ses pulsions sexuelles et son désir
de grandeur. Pas de métaphore, pas de suspens, le film
est complètement limpide à ce sujet : c'est un
pur thriller. Etant donné que nous sommes dans un film
de Verhoerven, ça reste puissamment sexué et savoureusement
gore, quelque part flippant, comme pourrait l'être toute
menace invisible, tel un danger ultime, ainsi que la psychose
qu'elle entraînerait.
Le thème de Goldsmith est magnifique.
NOTE : 12 / 20