Une photo pâle, de la SF hyper-réaliste pour un
film qui anticipe cruellement sur notre propre quotidien : la
société est devenue policée, repressive,
par un état régressif, délatoire, haineuse
envers les étrangers, gangrénée (l'infécondité...
dont on ne connaîtra pas la cause) et rongée par
l'ultra-terrorisme. Le génie du scénario est de
prendre tout les tics immondes de notre monde moderne et de
les caricaturer (insécurité, loi anti terroristes,
addiction, montée de l'extrême droite...etc). Une
ambiance "fin du monde", un avertissement tellement
vrai qu'il en fait froid dans le dos. Si l'on met un peu de
temps à entrer dans l'errance du héros (il ne
se pose pas de questions, se laisse mener), on n'en ressortira
pas : et la réalisation extraordinaire n'y est pas pour
rien ! Caméra corps à corps, tremblante mais jamais
schyzophrènique, usant de plans prodigieusement longs
quand ce ne sont tout simplement pas des plans-séquences
renversant (le plan dans la voiture rend fou & la scène
de guerre urbaine est une merveille !) ; un film qui vous saute
à la gueule sans nul besoin d'effets démesurés,
qui fini par créer une forte émotion (un peu absente
au début). Un fuite digne des plus grands classiques
de la SF des 70's, évoquant -à nouveau, donc-
le désespoir d'une humanité sans enfant, qui rejette
ses fautes sur autrui. Une vision aussi juste qu'effrayante,
un film symbolique qui ne mérite que d'être revu.
NOTE : 15-16 / 20