Si la production tardive de la suite d'un film d'horreur à 
                  succès pose déjà problème (drôle 
                  d'opportunisme...), Hollywood se contente souvent d'une VOD, 
                  histoire de ne prendre aucun risque et ne pas perdre un seul 
                  cent. S'il sort en salles en France, Esther 2 
                  reste un produit Paramount+. Et ça ne trompera personne 
                  !
                  On se rend très vite compte des limites du film : rien 
                  ne tient dans le scénario, téléphoné 
                  à chaque scène (tiens, je te montre comment fonctionne 
                  mon arbalette...), aux dialogues piteux ("N'ais pas peur, 
                  je suis de la police", dis le flic en costume de policier...), 
                  psychologiquement on est vraiment au ras des pâquerettes 
                  (le couple qui retrouve sa fille disparue depuis des années 
                  semble aussi ému que s'il retrouvait ses clefs de bagnole 
                  !) et le symbolisme ne vaut guère mieux (la peinture 
                  qui révèle 2 facettes du tableau... ben voyons). 
                  Doit-on parler du twist qui s'effondre au bout de 5 minutes 
                  par manque totale de crédibilité ? Quand on comprend 
                  que le film pose ses assises scénaristiques sur ce concept...
                  La bad girl s'échappe donc de l'hosto, s'invente une 
                  identité et remet le couvert, évitant bien de 
                  nous surprendre, comme si le genre n'avait pas évolué 
                  depuis La malédiction 
                  ; la fausse naïveté d'Esther est même 
                  tout simplement insupportable. Mais le pire est sans doute cette 
                  façon de caresser le spectateur, de ne pas l'effrayer 
                  outre mesure et de rester poliment sobre et soft, sans ambiguité 
                  aucune, sans sexualisation du personnage. Un comble, une hérésie. 
                  
                  Le yes man Brent Bell fait son show, appliquant tout aussi sagement 
                  les règles élémentaires du cinéma 
                  de genre : il se prend les pieds dans le tapis en tentant de 
                  faire du "signifiant" et le pseudo défi technique 
                  s'avère une contrainte envahissante et hideuse... En 
                  résulte une œuvre molle, sans suspens, idiote même 
                  à force de nous prendre pour des gogos. Loin de la "Lolita 
                  horrifique" que l'on était en droit d'attendre.
                  Accablant et profondément inutile. 
                NOTE : 3 / 20