Golden years.
Un suburb américain idéal, des véhicules
et une playlist typés années 50, ainsi que de parfaites
épouses qui s'occupent du foyer pendant que leurs gentils
maris vont travailler. Ici tout est réglé comme
du papier à musique et le bonheur amplit l'air d'un doux
parfum de perfection.
Il ne manque que la pierre pour faire grincer cet engrenage trop
bien huilé : et justement la réalisatrice laisse
une atmosphère d'étrangeté s'installer peu
à peu dans cette communauté isolée et à
l'épanouissement apparent. Un paradis... doré ?
Peu à peu les visions / souvenirs s'imposent jusqu'au basculement,
basculement qui ne surprendra que bien peu, malheureusement, et
qui s'enlise dans une morale trop intuitive et attendue, un rien
tarabiscotée. Cependant, sans être immense, la réalisation
tient la route et porte le film.
Piochant à la fois dans
Stepford wives,
Truman show et
Brazil, avec quelques
allures matrixiennes concernant la distorsion de la réalité,
Don't worry darling se veut être à
la fois métaphore de la condition féminine et du
fascisme, mettant les deux dos à dos. Le renfermement,
la psychose, les secrets et l'intolérance à la dissidence
restant, sans doute, des points communs à ses deux états
de fait.