Vampire 70's.
Une image à tomber à la renverse, une introduction
qui sent trop le résumé opportuniste de l'épisode
précédent d'une série TV et nous voilà
à moitié happé.
Si l'on ne peut que saluer le travail esthétique du film,
la photo et l'ambiance musicale très "Universal",
presque aussi beau que
Sleepy
Hollow, le scénario lancinant aura tôt fait d'avoir
raison de nos appréhensions : le film ressemble à
une longue présentation de personnages, savoureux (mention
spéciale à la super-méchante incarnée
par E. Green), croquants, loin d'être antipathiques, mais
qui surnagent un peu dans leur classicisme latent, un peu grossier
même, entre des dialogues assez envahissants et qui concernent
une légende qui n'a rien de novatrice, un choc des cultures
un peu trop poussé à son paroxysme. Il en reste
de très belles séquences, de vrais rires, quelques
excellentes idées (essentiellement visuelles) et un Tim
Burton toujours aussi sublimement expressif et cinégénique.
Et de se demander l'enjeu véritable du film : sauver financièrement
une famille dont le spectateur n'a finalement que faire ? Vaincre
une méchante sorcière pas si terrible que ça
et assez mal dégrossie ? Voici donc une belle palette graphique
cette fois destinée à cacher la petite misère
d'une histoire jamais emballante, sur une bande-son dansante et
un rien désuète, celle d'un film au fond trop classique
bien que charmant et toujours très drôle.
Ca manque de lyrisme, d'enjeu véritable, de profondeur
et d'un scénario qui assume pleinement sa douce folie et
qui aurait pu pousser le bouchon de l'amoralité bien plus
loin. A l'image d'un final aussi grandiose que tape-à-l'oeil.