D’une beauté trop puissante, époustouflante,
étourdissante ! Un film où le brouillard est omniprésent,
les pierres humides suinte de mousse, l’atmosphère
est glaçante, les nuages bas et ténébreux,
le forêt envahissante, inquiétante, vivante, pleine
de grottes et de recoins sombres, les villages boueux, les lumières
livides, bleuâtres, les moulins gigantesques et menaçant…
un chef-d’œuvre d’images colorées de
mort, de mystères et de peur. La peur, voilà le
sujet du film, La Peur, la peur à l’état
pur, infantile, personnalisée par les cauchemars et surtout
par ce cavalier sans tête, visuel et évocateur,
monstre vengeresque terrifiant. Burton capte tout, et même
plus, il donne du mouvement, est audacieux, il met en scène
ce petit monde plus réel que le réel bien que
créé en studio. C’est à lui que l’on
doit l'âme du film : cette atmosphère débordante
de détails (et au décidement génial Kevin
« Seven » Walker) : des troupeaux appeurés,
des bruits sous les ponts, des cauchemars d’enfants, des
éclairs sans orage, de la sorcellerie, une architecture
baroque et des références (Landau Lee, «
Le masque du démon », « Frankenstein »…).
Ajouté au scénario, loin d’être prétexte
mais écrasé par les images, une enquète
aux confins du réel, complexe, excitante, surprenante
et sur la vie d’un village américain en 1799, par
un personnage fragile, un peu ridicule, humain et attachant,
finallement à la recherche de lui-même. Une dose
d’effets spéciaux saisissants de simplicité
et de réalisme, des acteurs en parfaite osmose avec l’univers
d’un maitre au sommet de son art, de son génie.
Un délice inoubliable.
NOTE : 17-18 / 20