Dans un monde préhistorique sympathiquement fantasmé
et bigarré vivait la famille Croods : une famille normale
avec une ado ne supportant plus les règles contraignantes
imposées par son paternel, mais une ado intéressante
pour le monde du cartoon ; elle est bien en chair et casse l'image
des canons abominablement squelettiques et indécents
de nos sociétés et elle possède certaines
formes qui n'en font pas l'un de ces êtres asexués
typiques des cartoons américains.
Voici donc un film bourré de peps et d'une intense qualité
visuelle, techniquement vraiment très impressionnant
(même si je le rappelle : l'argent ne fait pas le talent),
bénéficiant d'une partition musicale exceptionnelle
et explorant un fond d'histoire assez novateur, même si
on s'y retrouve la plupart du temps (le petit personnage rigolo,
mais jamais encombrant, la love story, totalement naturelle).
Mais c'est la profondeur du film qui m'a le plus interpellé,
ces nombreuses ramifications qui sont autant de réflexions
: ce personnage de père omnipotent, père surprotecteur
qui refuse de voir grandir sa fille et imploser son petit monde
familial, cette peur de l'évolution, du changement, cette
idée de refus d'aller de l'avant, de rester autocentré,
celle du pouvoir de la force sur l'intellect, du refus du monde
extérieur et de toute aide, d'où quelle vienne,
quitte à rester enfermé dans ses préjugés...
très riche.
Tout cela mixé à une aventure XXL, magistrale
où l'absence de bad guy nous repose et nous impose un
ton vraiment frais, un rythme endiablé (une nouvelle
trouvaille visuelle toutes les 15 secondes) ; ébouriffant,
enchanteur, magique, déjanté car en roue libre.
D'ailleurs le principal signe de grandeur pour une comédie
reste la maestra de ses gags, et il est fort à parier
que ceux de la naissance du pop corn et de la définition
d'un "animal domestique" restent dans les annales
!
Une nouvelle licence, assurément, qui fait honneur à
"L'âge de glace" : son penchant humain en quelque
sorte.
NOTE : 15-16 / 20