Débuter le film par un exorcisme n'était peut-être
pas l'idée du siècle, mais il fallait cela pour
lancer le sujet. Cependant le rituel en question nous laisse
douter quant aux capacités de cette troisième
mouture à se démarquer, et de la série,
et du genre qu'elle représente. En tous cas le scénario
ne semble pas tenir à grand chose : la première
partie est pliée d'avance à cause de l'introduction.
Alors ? Alors l'intrigue rebondit finalement et plus judicieusement
autour de la sainte question : possession or not possession
? Et d'en faire une enquête quasiment policière
afin de rafraîchir la saga.
Une enquête cependant limpide qui va conduire le couple
dans le passé, et vers quelques aventures satanistes,
afin de permettre au film de garder un pied dans l'épouvante.
Et Conjuring 3 possède un véritable
angle d'approche, fait un effort conséquent pour ne pas
se répéter. Le résultat n'est pour autant
pas à la hauteur : les enjeux ne sont pas terribles (autres
que nous présenter des démons racoleurs par intermittence
et quelques corps monstrueusement malmenés), les situations
peu inventives ou trop rarement (le double parfait était
une excellente idée), les dialogues crasseux, la réalisation
ne se suit pas et on perd beaucoup au change.
S'il tente d'autres approches de la démonologie (malédiction,
Sabbath,...) le film ne parvient pas à sortir d'un genre
hyper codifié et fortement engorgé. Loin d'apporter
notre dose de frousse quotidienne, Conjuring 3
tatonne faute d'une intrigue vraiment béton. Quant aux
Warren, ils commencent sérieusement à s'autoparodier,
sauf lorsque le thème de l'amour traverse le scénario
-et c'est une thématique récurrente-... Ne devraient-ils
pas penser à la retraite avant qu'il ne soit trop tard
?
NOTE : 10-11 / 20