Un masque pour les gouverner tous... Les premières scènes
à la dramaturgie grand-guignolesque annoncent de quoi
sera fait ce remake : du spectacle pour du spectacle (le temps
s'arrête sur le champ de bataille, les méchants
assoiffés de sang tuent tout le monde... sauf le héros).
Si le scénariste choisit tout d'abord d'expliquer le
personnage de Conan, sa mythologie, on restera dans le l'heroic
fantasy balisée, du sous-Conan qui ne s'étirera
jamais vers le haut du panier. Nous sommes là pour voir
du pays, du gore éclaboussant, des combats titanesques,
toutes sortes de créatures (heu...) et de la violence
tout azimuth ; on range au placard toutes psychologies encombrantes,
toutes traces d'émotion, de réflexion et de drame,
tout ce qui nous permettrait de nous enfoncer réellement
dans cette mythologie. De l'heroic fantasy un peu rouillée
qui ensanglante les scènes afin de palier au manque de
renouvellement du genre : des dialogues bas de gamme, des héros
guerriers plus qu'héroïques, des situations trop
caractérisées (jusqu'à l'inévitable
destruction finale des décors), le film ne cherche jamais
à aller plus loin que ce qu'il avance, à choquer
(on ne hait jamais Conan, le méchant évite une
scène incestueuse, le sexe est réduit au strict
minimum...etc), les décors sont trop nombreux, introduits
par des matte paintings censées faire illusion et nous
faire oublier le côté "cheap" du produit.
C'est une oeuvre sans enjeu avec juste ce qu'il faut d'inventivité
visuelle et d'efficacité de la part du réalisateur,
réalisateur qui connait très bien sa grammaire
cinématographique du film d'action. Pour finir, avec
un peu de recul, le bad guy se fait quand même chier des
années pour avoir à la fois son masque et la femme
au sang pur, et quand il parvient enfin à ses fins, il
se fait tanner lamentablement par un gars bodybuildé
avec une simple épée... Un film qui manque à
la fois d'ambition (pour s'en prendre à Schwarzy, il
en fallait un minimum !) et de cou****s (les litres de sang
ne suffisent pas et constituent plutôt une solution de
facilité vis à vis d'une censure guère
choquée par ce type de violence). Ca restera le premier
Conan du cinéma à avoir du poil sous les bras
: on n'a pas tout perdu !
NOTE : 6-7 / 20