Ce qui vous donnera les premiers frissons à la vision
de ce film c'est bien évidemment la musique, mi-tribal,
mi-lyrique, dont la partition du génial B. Poledouris
est à redécouvrir absolument et à savourer
sans réserve. Puis viendront les images somptueuses,
léchées, parfaitement portées par l'immense
réalisation d'un maître. L'intro choc donne le
ton, les scènes s'alignent et très vite on comprendra
que le choix d'Arnold Schwarzenegger est absolument parfait.
Irremplaçable ?
Ce film fut -n'en déplaise aux critiques grincheux et
rohmériens de l'époque- une date dans l'histoire
du cinéma : entre ses séquences de combats dantesques
aux giclées de sang aussi inédites que mémorables,
ses scènes étonnament dénudées mais
jamais sexistes (la vision des femmes étant partagée
entre celles de guerrières héroïques et objets
de désirs pseudo moyenâgeux), son format inhabituel
de plus de 2 heures, Conan est une oeuvre unique
qui a forgé les règles d'un univers d'heroic fantasy
avec ses propres codes, inimitables, devenant une oeuvre 100
% originale, digne héritière d'un genre mort il
y avait peu (les péplums). Film de légende, aventures
héroïques qui semblent être l'expression cinématographique
du succès de son acteur principal, Conan est
un film brut, narré sans esbroufe, aux couleurs éblouissantes,
quête vengeresque fortement sexuée dans un monde
imaginaire, palpable et enchanté, au gré d'un
récit -parfois trop haché et sans doute dû
au travail des producteurs ?- inspiré de Tolkien (quête,
compagnons d'aventure, sorciers, noms dépaysants, montagne,
sorciers...) mais qui trace sa propre voix, son propre folklore.
Même les dialogues y sont plus profonds qu'il n'y paraissent
; même les FX ont su passer les âges : depuis l'incrustation
des dieux jusqu'aux serpents géants assez bluffants.
Le souvenir indélibile et retrouvé, image par
image, d'une oeuvre découverte dans ma très jeune
adolescence. Massif.
NOTE : 15-16 / 20