Partant d’un concept éculé et rasoir (le
tueur-vengeur) le scénario se tourne vers la métaphore
sociale (ghettoïsation, racisme, violence) pour finir par
un clin d’œil intéressant (la continuité
des faits),en passant par un conte moderne empreint d'une légende
urbaine dépaysante et remarquablement bien interprété
(excellente actrice principale). Les légendes urbaines,
oui, mais cette fois abordées sous l'angle de la recherche
universitaire, et à partir desquelles on peut aboutir
sur diverses théories et explications fascinantes : elles
pourraient être issues de nos sociétés modernes
et sécurisées auxquelles il manquerait un brin
d'adrénaline. Elle serait le syndrôme d'un monde
qui préfère prêter oreille aux histoires
(les bruits qui courent, la presse à sensation...etc)
pour toutes explications plutôt que de regarder la vérité
en face.
Le scénario fait habilement monter la sauce jusqu'aux
scènes chocs et une fin magnifique et surprenante. D'ailleurs
l'originalité est le maître-mot du film : le tueur
est un artiste, intelligent, riche et... noir. Il est assassiné
de manière originale et il tue de façon originale
; il y a d'ailleurs une forte part d'onirisme, de folie liés
à lui, autant de chose qui viennent compléter
la thématique du film.
Ce film allait dévoiler aux cinéphiles qui voulaient
bien le voir un auteur à part entière, subtile,
virtuose de la caméra, élégant et passionant.
N’oublions pas la prodigieuse musique et notamment le
thème principal du compositeur P. Glass.
NOTE : 15-16 / 20