Mort un 4 juillet. Ou quand un papy-réalisateur, grand
homme de cinéma, s'essaie au found footage couplé
au mockumentary (ou documenteur). Sur les bases éculées
d'un "Jaws" et confrères (la ville côtière,
la menace puis l'horreur), voici un horror movie à tendance
écolo comme on a pu en voir quelques uns dans les années
passées (Phénomènes,
Chroniques de Tchernobyl
mais surtout Prophecy ; et pour
les plus pointus j'y ai vu un air de Impulse),
un film qui tire la sonnette d'alarme contre ces industriels
qui polluent sans vergogne, protégés qu'ils sont
par le complexe politico-économique. Le film est joliment
et faussement bien documenté, un peu didactique (poulet
- fiante - mer - contagion) mais reste surtout un pur film d'épouvante
qui a tendance à se cacher derrière une fausse
sériosité et un format destiné moins à
tromper le spectateur qu'à le plonger dans une certaine
ambiance un peu dépassée ; mais ne nous lurons
pas, nous qui connaissons l'histoire du cinéma de genre
: ce film est un mixage habile des invasions E.T. des années
50 (type "Blob"), des sous-produits "Jaws"
(Piranhas en tête) et d'oeuvre telles que Contagion ou
Alerte !. Le côté réaliste annihile la frousse
qu'aurait pu soulever un film plus honnète envers son
sujet, le genre qu'il sert, : la preuve en est faite si vous
tendez un peu l'oreille et si vous écoutez la bande sonore,
notamment lorsque la mère et son bébé entrent
dans la voiture et se font surprendre par son occupant, à
grand coup de percussions mal-apropriées à un
simple montage d'images d'archives... comme si l'auteur n'avait
pas pu s'en empêcher. Toute la "crédibilité"
du propos s'effondre, la faute également à une
mode qui commence à perdre de son influence, la faute
aussi à des prémisses qui nous laissent pantois
quant au réalisme du propos, le fait que l'histoire n'ai
jamais pu nous parvenir alors que tant de monde dispersé
à travers les Etats-Unis étant au courant. Le
réalisateur, bien que jouant d'une narration parallèle
rudement efficace et très bien employée, semble
vouloir se justifier de faire un bon gros film d'horreur qui
tâche. Pas mauvais mais commun et un peu malhonnète.
NOTE : 10-11 / 20