Le producteur a enfin fait le nécessaire, ou presque
: imaginer qu'un américain ou un chinois s'en vienne
à regarder ce film typiquement français au visuel
trop flashy... Et même s'il n'a pas encore osé
modifier les costumes-pyjamas (ce que Marvel a eu le courage
de faire à de multiples reprises...) on sent l'effort
alloué au décors, moins chiches, moins tape-à-l'oeil,
à l'image des effets de la potion magique, plus "adultes".
Car cette adaptation, la moins vue de toutes, est pourtant assez
soignée et l'une des plus réussie : drôle,
ou au minimum souriante, nombres de scènes font mouche,
celles avec D. Boon sont même du grand art comique (et
puis rire devant Dany Boon c'est suffisamment rare pour être
apprécié...), notamment la scène de la
porte ; comme cette fameuse tapisserie dont on imagine dès
le départ ce qui pourrait bien lui arriver : mais les
scénaristes lui ont réservé un gag à
double tranchant des plus fin. Mention spéciale au clin
d'oeil à Orange mécanique
: so perfect ! Rien à voir avec la folie de Chabat mais
tout de même : on aurait sans doute apprécié
quelques traits monthy pythonesques également ; sauf
que le gaulois n'a jamais bougé d'un iota en plusieurs
décennies et le grand Chabat avait même réussi
à déclencher l'Ires de Gosciny en dynamitant cet
univers. Les spectateurs n'attendait semblent-ils que cela,
mais le grand retour en arrière des Jeux Olympiques a
certainement dissuadé leur curiosité ; à
leurs dépends. Sans être de la grande ouvrage,
la réalisation est efficace et très BD-visuelle.
En gagnant en sobriété, en balançant du
rock anglais dans nos gauloises oreilles, en développant
un scénario très fluide et très bien agencé
entre les différentes péripéties et les
nombreuses histoires des divers personnages, le film gagne évidemment
en qualité et en efficacité : une bonne surprise.
Même si Baer est bien trop vieux pour jouer Astérix...