Nous voici donc contée l'histoire originelle de la poupée
(et de la petite fille qui va forcément avec) Annabelle
; qui débouchera comme aime à le rappeller la
fin sur le pitoyable spin of et la série "Conjuring".
Et, à bien y regarder, un film d'horreur moderne arguant
de possession semble très souvent se décliner
ainsi : une première scène choc pour se mettre
dans l'ambiance (réussi), une maison trop grande et forcément
inquiétante (mais cette fois perdue au beau mileu de
la campagne), des portes qui s'ouvrent toutes seules, des objets
qui ont la bougeotte, des lumières / lampes-torche qui
vacillent, une chambre interdite d'accès, une épouse
malade et un objet démoniaque. Et roule ma poule. Difficile
de contester l'efficacité du film par lui-même,
l'adjonction de l'environnement, de la fillette handicappée
et des personnages dramatiquement intéressants, d'une
caméra impliquée fisant que cela fonctionne. Cependant,
question originalité on repassera. Le scénario
se borne à une histoire évènementielle,
relevée de quelques scènes horrifiques biens senties,
mais qui n'avance finalement pas grand chose ; comme si le scénariste
avait eu peur de ses explications banales, comme le laisse à
penser une fin vite torchée. Ce même genre de film
sans grande imagination côté "origines",
passant un peu rapidement sur le fond (si tous les accidentés
se mettent en colère...) et qui plus est n'osant pas
trop secouer le spectateur. Sans parler des inévitables
"coups" difficiles à gober : la nonne inconnue
sur la photo, les griffes de la fillette sur le parquet, la
fille handicappée que l'on cherche à l'étage...etc).
Et pour ce qui est de la psychologie infantile, on repassera
: la gamine qui part seule dans la nuit après une journée
traumatisante et moults évènement troublants n'est
pas crédible du tout. La réalisation est un peu
à l'image du film : efficace, aérienne, soignant
ses transitions, mais il lui manque un trait de génie.
Une petite moyenne...
NOTE : 9-10 / 20