Déluge de nouveautés... dans un mouchoir de poche. Il n'y a plus aucun doute : Broken flowers, le nouveau Jarmusch, ne confirme qu'à moitié son démarrage tonitruant (- 36 % en seconde semaine, une petite chute mais la plus grosse du top 10...) en laissant sur place pas moins de 5 grosses nouveautés et en conservant haut-la-main une première place toujours aussi détonnante. Encore deux ou trois semaines à ce rythme et le film est millionnaire ; une première pour l'auteur qui n'avait que pu dépasser le demi-million avec Ghost dog et Dead man. La province a répondu au parfum de la dame en noir... Mais on peut considérer qu'avec plus de 300 salles (pas plus, malgré le succès du number one...), Le parfum de la dame en noir (B. Podalydes), grand favori, ne se hissant qu'au 2nd rang de ce nouveau b-o, est une déception : on n'a pas encore vu un film français en première position depuis le 15 juin (Les poupées russes) !!! Il ne réalise qu'un peu plus d'entrées que Le mystère de la chambre jaune (158 000) et n'est pas à même de faire mieux au finish (1 155 000 détectives) sauf s'il se maintient aussi bien et aussi longtemps que lui (12 semaines de présence dans le top 20 et 150 000 entrées gagnées dans les bas-fonds !!!). Rien de gagné, donc, plutôt un début de morosité. La surprise sera donc pour une oeuvre américaine, à la grâce de son démarrage parisien tonitruant (devant le film sus-cité...), Collision, grand prix à Deauville, qui se fait allègrement remarquer grâce à un sujet qui titille le spectateur (il a rapporté près de 10 fois son budget aux USA) ; une affaire à suivre de près vu sa fabuleuse moyenne / copie (autant d'entrées que le film français pour deux fois moins de salles !!!).
Ce sera ensuite un combat de nouveautés, dont le partage des entrées se fait dans une fourchette de 40 000 tickets : le hautement budgeté De l'ombre à la lumière ("Encore un film sur la boxe !" semblent se dire les spectateurs...) de Ron Howard contre le minuscule Shane Black's kiss kiss bang bang, distribué sur deux fois moins de copies. Si le premier réalise un score largement meilleur que le dernier de son auteur (Les disparues : 72 000 entrées en première semaine et à peine mieux au total !) on reste loin d'un succès, ceux de Un homme d'exception (215 000 spectateurs au démarrage et près de 800 000 au final), du Grinch (même démarrage) et de ses films multi-millionnaires (Appolo 13, La rançon, Willow). Comme les critiques semblent bonnes, attendons un peu... Le film de Shane Black est, quand à lui, plein de promesses puisqu'il bat même Le parfum de la dame en noir lors de son premier jour sur la région parisienne ; personne ne pouvait espérer le voir si haut il y a seulement une semaine... A suivre de près. Quatre nouveautés dans les cîmes du top, trois places égarées et moins de 10 % de petits spectateurs perdus : Charlie et la chocolaterie (Burton) fête sa 10ème semaine de présence dans le top 10 (comme aux USA) et Tim se rapproche sans mal de son record personnel (La planète des singes : 3,970 millions de spectateurs) ; au fait : il fait chuter un 8ème film (et se ne sera pas le dernier !) en la personne de Ma vie en l'air. Encore accroché à son joli petit succès, The island perd à peine un quart de ses spectateurs (malgré la forte concurrence, c'est plutôt bien) ; quel réalisateur peut se vanter n'avoit jamais sorti de film en France ayant réalisé moins de 1,5 millions d'entrées (avec 6 films au compteur !) ? Aucun à ma connaissance... La seconde semaine de Ma vie en l'air pourrait paraitre correct dans un autre contexte... mais 33 % de chute représente l'un des pires scores du top 10 et ses 6 positions lâchées ne permette pas de dire que l'avenir du film sera rose. Pourtant ses scores finaux devraient s'approcher du demi-million de curieux. Comme prévu Le dernier signe fait un bide retentissant : avec la plus grosse combinaison de copie, qui plus est. Le film arrive tout juste à la hauteur de Mr and Mrs Smith (D. Liman), tout près des 3 millions de fans, avec des chutes à peine supérieure à 20 % et un recul de 4 positions tout à fait honorable pour sa 8ème semaine de présence.
Les cinq films recalés sont : Peindre ou faire l'amour, des frères Larrieu, qui se fait remarqué par ses chutes (près de 40 %), Dark water (Walter Salles) qui le suit d'un peu plus loin (-35 %), La coccinelle revient et Transporteur 2 (L. Leterrier & C. Yuen ) qui se moquent méchamment de lui (- 25 et - 26 %) et, pour finir, il n'y a bien que The jacket (John Maybury, Love is the devil -1998) et ses 48 % de descente qui puisse se la jouer scrède...
Comme prévu, aucune autre nouveauté ne parvient à se hisser jusqu'au top 20 : Bombon el perro (de Carlos Sorin -Historias minimas) glisse de trois places et de 19 %, histoire de continuer un parcours très honorable, tout aussi remarquable mais moins lucratif, Paradise now (d'Hany Abu-Assad -Le mariage de Rana) lâche 2 rangs et un gros quart de spectateurs (c'est plutôt eux qui le lâchent...). Par contre, bien qu'ayant atteint joliment le demi-million de tickets vendus, H2G2 détient le second plus mauvais pourcentage de la semaine et faisant fuir près de 62 % de voyageur intergalactique ; les résultats restent correct pour le film. Même pas impressionné par la déferlante de nouveaux films, Les poupées russes (Klapisch) semble hypnotisé par son objectif : atteindre les 2,972 millions de spectateurs de L'auberge espagnole ; dure, dure... malgré les déjà 14 semaines de présence. Finissons sur la très mauvaise note de Furtif (R. Cohen) et ses 71 % de déserteurs pour 9 places envolées ; minable.
Nos adieux au lamentable Shérif fais-moi peur, aux plutôt costauds Les 4 fantastiques (Tim Story), à l'invisible Virgil (avec Jalil Lespert et Léa Drucker), au decevant Serial noceurs et à la toute petite aventure de Une aventure.
La part de marché des films français sur le top 20 est de 24,4 % (- 2 points). Une stabilité négative...