Les Robinsons Crusoé forestiers.
Suite à un grave incident, deux jeunes frères, déjà abandonnés par leur mère, s'enfuient de leur domicile et se réfugient en forêt. Ou ils se perdront durant pas moins de 7 années.
Devenus quinquagénaires, ils ont noué une relation très particulière entre eux, relation dont la marque est la difficile intégration au monde civilisé, les délicates interactions avec autrui, y compris avec leurs proches, leur famille. Chacun à leur manière.
A travers des allers retours entre le passé et le présent, Frères narre un récit singulier et à même de nous passionner, l'analyse clinique d'un trauma.
Celui-ci se construit par le biais de maintes couches de drama, avec l'excuse de l'histoire véridique, et aussi incroyable et insolite que soit cette histoire, je ne suis pas toujours resté attentif à ce film, pourtant bon et plutôt inhabituel dans le paysage parfois monocorde du cinéma français. Je peux lui concéder que l'étude de cette relation fraternelle, inconditionnelle, hors normes, sensible et touchante, demeure ce qui m'a le plus tenu. La partie infantile est par contre beaucoup plus classique et sent presque le déjà vu, n'ayant peut-être grand chose à raconter, tout du moins ne parvenant plus à nous surprendre. La partie canadienne rappelle dans ses grandes lignes Into the wild, mais avec de toutes autres lignes réflexives.
Le genre de film où l'on emporte beaucoup de soi dans la salle ?