Entre Kerouac et Thoreau : une histoire vraie.
Un jeune homme abandonne la civilisation et part sur les routes
avant d'aller s'installer en Alaska, en pleine nature sauvage,
suivant les pas de Henry David Thoreau. Libre.
Into the wild nous conte le cheminement d'un
étudiant américain comme il semble en exister
des centaines de milliers ; en apparence. Car Christopher McCandless
était un aventurier avec un grand "A", autant
à la recherche de grands espaces que de quelque chose
de beaucoup plus intime, et surtout de plus profond. A la recherche
de soi.
Into the wild ou la révolte intérieur
d'un citoyen, son cheminement spirituel, sa révolte anti-consumériste
et non matérialiste, généreux ascète
et, quelques part, "clochard céleste" qui sillonne
son pays. De rencontres en rencontres qui vont le bouleverser,
le changer, l'aider à avancer vers son but ; mais également
des rencontres qu'il va savoir influer. Un jeune homme à
la recherche de son Moi profond, de sa propre vérité,
débarrassé des artifices d'une civilisation qui
se vautre dans le paraître, le mensonge d'un bonheur artificiel,
pécunier et superficiel.
Et ce héros, ni hippy, ni new age, est magnifiquement
accompagné d'une musique séche, brute, originale
inspirée ; et Sean Penn porte le récit en douceur,
par petites touches subtiles.
Into the wild me submerge à chaque fois
d'émotions diverses et variées, entre la joie
fulgurante et rare, l'envie de partir sans but et le plus loin
possible, la tristesse brutale et amère, et ce sentiment
de n'être que bien peu de chose sur cette planète
déboussolée. L'envie d'un bonheur aussi simple
que ce film, quel que soit ce bonheur. Toujours plus simple,
en essayant de ne plus se rattacher qu'à... la vie elle-même.
Poignant. Prodigieux.