Indiana Sparrow, chasseur de trésors.
Quitte à jouer les vieux blasés ayant vu bien
trop de films (de genre, notamment d'aventure), j'ai trouvé
ce Uncharted banalement ennuyeux, tout juste
fun, porté par un suspens guère captivant, un
parcours globalement fade et des pièges aussi vieux que
le cinéma (la pièce qui se remplit d'eau...).
Tout juste sauvé par les scènes aériennes,
celle des caisses (qui défient toutefois l'apesanteur,
puisque notre héros chute plus vite qu'elles !) et des
hélicoptères. On aurait adoré que le film
se lâche de la sorte 2 heures durant !
Et tout participe à ce ressenti qui me fait dire qu'une
seconde vision serait peut-être pire : jusqu'à
la réalisation sans imagination de Fleischer, sans folie,
qui s'en tient toujours à sa ligne.
L'intrigue du "frère" ne nous empoignera absolument
pas (ce que la fin ne fera qu'accentuer) et les intrigues secondaires,
destinées à faire avancer nos héros comme
dans le jeu, sont molles et même blafardes pour la plupart
; à l'image de l'architecture galvaudée du film
: trahison en cascade, méchants chercheurs d'or qui veulent
doubler le / les héros, associés douteux et heureux
hasards (le bateau du héros passe juste devant les bad
guys ; sérieux ??). On ne joue pas assez sur l'ambiguité
des caractères pour troubler le spectateur, le déstabiliser,
le surprendre profondément.
D'ailleurs les personnages resteront très superficiels,
ne relèvant jamais la sauce d'un humour qui reste trop
sage (pourquoi ne pas avoir fait du charabia de l'homme de main
un véritable gimmick ?) ; outre des méchants de
série qui ont la bonne idée de se bouffer le nez,
nos deux héros sonnent creux -surtout Victor Sullivan,
dont le parfum de mystère sent la paresse scénaristique-
et méritaient amplement un développement plus
consistant.
On regrettera assez rapidement la violence, l'humour, la finesse
et même les côtés fantastiques d'un Indiana
Jones, de même qu'un véritable twist comme
dans le Diamant du Nil, autant que la cool
attitude et l'hommage sincère au genre par les Pirates
des Caraïbes.
Après l'échec cuisant de Jungle
Cruise le genre a réellement du mal à
renaître de ses cendres : qu'importe que ce soit une bonne
ou une mauvaise adaptation (je n'ai jamais joué aux jeux),
c'est une œuvre purement cinématographique qui oublie
son format et l'histoire de celui-ci.