Les attentats du 13 novembre vus par la police. L'enquête
à chaud.
Il est autant passionnant qu'original de voir l'envers du décor
généré par la nature de ces drames extrêmes,
remuant même, habituellement exposé via le regard
des victimes, et Novembre nous embarque sans
mal en recherchant un point de vue très pragmatique et
non lié à nos émotions. Les bévues,
les petites victoires, les regrets, les succès, les avancées
sociales.
Cependant le scénario n'est pas toujours assez intraitable
(le dossier Mokrani ressemble à un twist hollywoodien,
comme la suspecte perdue et quelques autres tics scénaristiques)
et il y a quelques baisses de rythme. Je regrette également
-même si je comprends parfaitement ce choix et ce parti
pris- que les personnages restent des inconnus pour nous ; quelques
petites touches subtiles pour les rapprocher de nous auraient
été sans doute louables. Cela fait obstacle à
une certaine identification de notre part, une plus forte immersion
: même si ce n'est pas l'émotion qui est recherchée
ici. Foudroyant d'efficacité je n'ai pour autant pas
toujours ressenti l'aspect humain de l'enquête, la pression
incroyable engendrée par un tel dispositif, absolument
exceptionnel (lors de l'assaut de la police, par exemple). C'est
presque trop technique, peut-être pas toujours bien équilibré,
entre un côté docu assumé et une fiction
qui se cherche.
Novembre reste une oeuvre aux images choyées,
à la mise en scène coup de poing irréprochable,
et dont le casting se fond parfaitement à l'histoire.
Je lui préfère pourtant Revoir
Paris. Dans un tout autre registre.