Elle est traductrice franco-russe, il est chirurgien, ils forment
un couple heureux. Avant le 13 novembre 2015. Revoir
Paris raconte de quelle façon l'une des victimes
d'un attentat se reconstruit avec le temps.
Une photo brute et pour autant belle afin d'appuyer le propos,
et le film sonne terriblement juste, se raconte comme le témoignage
de ses victimes silencieuses. Ainsi résonne le choc de
leurs sentiments mêlés, entre culpabilité,
trous de mémoire, honte et cet immense besoin de vérité.
De vérités. Un traumatisme irréversible...
mais un travail quotidien de résilience. Plutôt
que vouloir effacer des souvenirs traumatiques, l'héroïne
tente de reconstituer les évènements morcellés
d'une soirée terrifiante, les bribes de ses souvenirs,
les détails, afin de mieux enterrer ces fantômes
qui la hantent.
Le film est intéressant car il montre le point de vue
de toutes les victimes : celles présentes sur les lieux,
ces inconnus, mais également celles qui étaient
devant leur télévision à attendre des nouvelles
de leurs proches. Revoir Paris est également
une œuvre traversée par une immense pudeur. Poignante
et déchirante.
Je ne sais pas si la scène de l'attentat est volontairement
"passable", maladroitement réalisée
alors qu'elle aurait du être un choc hautement immersif,
mais le point négatif du film serait cette réalisation
constamment en retrait. Mais qui laisse toute lattitude aux
acteurs.
Virginie Efira est encore une fois exceptionnelle.