James a pris sa retraite : la première séquence
ne sera donc pas bondienne et nous prendra doublement à
rebrousse-poil. Le réalisateur installe parfaitement
le climax : très violemment et parfaitement emballé.
Introduisant au passage le bad guy et les prémisses d'une
intrigue. Et pourtant...
Le coup du vieil agent retiré des affaires, vivant dans
son passé mais obligé de retourner sur le terrain
; on nous l'a déjà fait tant de fois. Ce 007 marche
clairement sur les traces de Spectre
: il tortille du scénario mais les faits sont là,
imparables, classieux. On cherche évidemment à
densifier une trame qui se prend les pieds dans le tapis d'une
histoire confuse, faussement rebondissante mais retombant trop
facilement sur ses pieds. Trépidant, comme le veut la
tradition, mais terriblement artificieuse... Car il s'agit bien
d'un nouveau méchant vengeur qui veut soumettre le monde
grâce à une technologie créée basiquement
pour faire le bien ; même si la nanotechnologie et ses
étonnants effets mettent du piment dans ses plans. Un
Bond en demi teinte sur le fond, dont on retrouve méticuleusement
tous les ingrédients, jusqu'au laboratoire secret des
premiers jours ; jusqu'en ses personnages et, surtout, ses dialogues
absolument fades. J'ai eu grand mal à m'y plonger dedans
corps et âme.
De plus c'est un passage de relai timoré, au final pour
le moins attendu, dans un nouvel opus qui ne joue pas assez
avec la tradition pour mieux exploser les codes, finir en beauté.
Pour le plus grand plaisir des fans hardcore qui y trouveront
sans aucun doute leur compte ?
Cependant c'est la forme qui a le plus retenu mon attention.
Fukunaga y a mis tout son coeur et communique son plaisir et
l'honneur qu'il a à filmer un 007 : des combats au corps
à corps parfois sans cut, des scènes d'action
qui coupent le souffle, soignant à la fois ses plans
et ses effets, paufinant jusqu'aux séquences dialoguées.
Du travail propre et attentionné.