Elle s'épuise avec lui... Damien a été
diagnostiqué bipolaire : il se gave de vie et de ses
émotions sans limite aucune, jusqu'à l'éreintement,
se transformant en artiste du quotidien.
Sujet grave et peu traité, analysé ici de façon
quasiment clinique, loin des clichés que l'on pourrait
avoir à son sujet, ceux qui rendrait cette maladie presque
"glamour", Les intranquilles décrit
parfaitement l'enfer vécu par les proches, l'inquiétude
au quotidien et la mise en danger du patient, pour lui et pour
les autres ; et les difficiles à-côtés tels
que cette sanction d'un traitement lourd. Les intranquilles
est une histoire d'amour par-delà la maladie, la fatigue
quelle entraîne, la perte de confiance.
Je reprocherais cependant au scénario de rester posé
sur les bases qu'il a lui-même établies, n'avançant
que trop peu de choses pour nous séduire, nous intriguer
totalement ; certaines scènes traînent en longueur
et cela ne sert guère le propos, si ce n'est pour appuyer
que le traitement clinique du sujet, comme je le disais, impose
une certaine exposition dans les détails, et tout à
la fois une certaine retenue. Je rapprocherais alors Les
intranquilles de The father
qui a su, lui, allier un côté didactique et un
autre totalement cinématographique pour nous séduire.
Leila Bekhti a tout pour plaire, Damien Bonnard est proprement
habité.