Captain America, James Bond, Laurie Strode, Sony Crockett,
Yoda, Muriel, Capitaine Von Trapp, le général
Zod ou encore Hannah Baker réunis dans le même
film !!! Et sous la houlette du réalisateur de Star
wars 8 ! Comment résister ?
Inutile d'insister plus longtemps sur ce casting : il est absolument
et rigoureusement parfait, chaque acteur et actrice s'éloignant
au maximum de ce qu'on attend de lui, desservant à merveille
chacun de ces personnages on ne peut plus touffus.
Regarder ce film c'est s'apercevoir de la différence
stratosphérique entre un film de cinéma et une
vulgaire série télévisuelle et policière
produite à la chaîne pour être diffusée
le dimanche soir. Car ce qui saute aux yeux c'est combien la
réalisation s'adapte à chacun des personnages,
perce son regard et son attitude. C'est un vrai régal
visuel de la part d'un auteur qui s'amuse énormément,
prenant beaucoup de plaisir et soignant ses cadres et leur variété.
De la haute gastronomie cinématographique.
A couteaux tirés se trouve également
être un puzzle narratif, déclamé sur quelques
airs jazzies, avec tous les ingrédients nécessaires
à notre bonheur : suspects à foison, fausses pistes
assumées, rebondissements intempestifs, points de vue
divers et variés ainsi qu'une belle mécanique
scénaristique générale qui maintient à
la perfection le spectateur dans un état de vérité
proche et quasi évidente. Difficile de quitter l'écran
des yeux et de ne pas être attentif au plus haut point
car chaque pan de scénario, chaque ligne de dialogues
s'avèrera utile en temps et en heure ! Cette enquête
qui possède toutes les formes classiques sera agencée
sur une structure pas si... classique que celà, et qui
sera la véritable force du film ; le scénario
est à la fois très joueur, possèdant beaucoup
de recul sur le genre, et son discours politique marqué
l'élève encore un peu plus.
Il y a bien quelques faiblesse de ci, de là, des maladresses
bénignes, quelques éléments attendus (la
scène du leg), une histoire tirant un peu sur le fil
dans sa dernière demi heure, de même que un ou
deux membres de la famille qui aurait pû être mieux
développés. Ca reste un joli tour de montagne
russe avec un final très bien tissé jusqu'à
la toute dernière seconde : bâti pour être
moins surprenant qu'original et finissant par redéfinir
en douceur les contours du "Whodunit".