La grande délinquance marseillaise.
Le parcours d'un jeune aux parents démissionnaires, en
manque d'affection et de repères, qui perd pied depuis
sa plus tendre enfance ; sa rencontre avec une jeune fille tout
aussi perdue qui se vend pour s'en sortir. Le tout à
coup de gangs, de règlements de comptes, de prostitution
organisée, d'argent aussi facile que sale, de violence,
de prison. Mais aussi avec de l'amour... seul lueur d'espoir
dans un monde où les sentiments semblent absents.
Loin du film de gangstas "à l'américaine",
l'auteur lui préfère un réalisme éclatant,
filmé avec un vrai style, lumineux, charnel, intense
jusqu'à l'excès. Et la vraie réussite de
l'oeuvre est sans doute sa pudeur, malgré le sujet :
on sent un profond respect humaniste pour ces personnages en
marge d'une société qui multiplie les inégalités
et détourne les yeux face à tous ces laissés-pour-compte.
Je regretterai peut-être que la thématique religieuse
ait été laissée de côté.
Les bas-fonds de la société française vues
depuis leur coeur, dans un film cru qui fait froid dans le dos,
porté par une pallette d'acteurs absolument renversants.
Dans le prolongement de Gueule d'ange
et Roulez jeunesse.