Quelques mots implacables, une première scène
à la violence foudroyante nous laissent croire que le
film va être tendu jusqu'au bout. C'est peut-être
en cela qu'il restera imparfait. C'est une oeuvre qui répond
à des questions qui semblent possèder des répercussions
contemporaines : d'où vient cette culture américaine
pour les armes à feu en particulier et la violence en
générale ? Une culture de la vengeance, parfois
de cette haine raciste dont les actualités et le cinéma
se font les témoins d'aujourd'hui. Mais le film tient
également le discours tout inverse ; celui du respect
de l'autre (symbolisé de prime abord par le soldat de
couleur) et de l'humanisme, de l'intégration. Le scénario
crie à qui veut l'entendre qu'à cette époque
les terres étaient sauvages et sans lois -ou plus permissives
et injustes- si ce ne sont celles du Colt et du plus fort /
fou ; on y chassait l'Indien comme aujourd'hui on chasse le
musulman ?
Après l'exceptionnel Brimstone,
Hostiles, dans un registre différent,
s'avère être plus fastidieux, ou plutôt un
peu décalé dans sa réflexion : il y a bien
quelques longueurs mais surtout une morale que l'on voit venir
de loin (la coopération salvatrice), une réflexion
pataude sur l'éveil cinématographique tardif d'une
conscience "blanche" quant aux exactions passées
- déjà traitées dans le cinéma américain,
en long, en large et en travers. Le rapprochement avec l'Amérique
d'aujourd'hui se fait alors du bout des doigts.
Techniquement parlant c'est un très beau film, les acteurs
vous arrachent des émotions et rivalise de qualités.