J'espérais -bon : ce n'est pas tout à fait vrai
à la vue de la bande-annonce, mais c'est pas complètement
faux non plus-, j'espérais, donc, une adaptation moderne
et un tant soit peu ambitieuse de ce grand classique de la bande
dessinée, le bien-nommé G. Lagaffe : peut-être
un film qui ressemblerait à une version longue et familiale
de ces scènes de Delicatessen
où une femme invente des stratagèmes délirents
et ingénieux pour se suicider sans ne jamais toutefois
y parvenir... On pouvait toujours rêver.
De cure de jouvence et de modernité il est cependant
question : sur la forme (le statut de l'entreprise, voir le
personnage principal) ; pour le reste ce n'est que du gimmicks
filiformes et impropres, une récitation de du gags hyper
téléphonés jusque dans leur réalisation
: quand un Chaplin (la comparaison s'arrête là,
ne vous inquiétez pas...) immergeait ce type d'humour
dans un fond épais, quand un Ferrell possède le
génie comique de surprendre et se renouveler, quand des
Monty Python jouent la carte du non-sensique, il n'y a ici aucune
trace d'imagination, de recherche ou de finesse.
Mais le Gaston anti-2.0 aurait pu être un beau pied de
nez néo-hippie à cette société ou
le modernisme cesse bien souvent de prendre forme inhumaine,
une critique légère du consumérisme, de
notre société tout-marketing et du tout-connecté.
Sauf que de fond il n'y a quasiment pas et quant au héros
maladroit de notre enfance, on a toutes les peines du monde
à s'y attacher tant il n'est que le reflet de "Gaston".
Sa fausse-vraie love story est d'une pauvreté affligeante
alors qu'il y avait matière à faire quelque chose
de particulièrement poétique, et nombre de seconds
rôles ne sont que des faire-valoirs mal employés.
Pas vraiment une déception, il est vrai...