Escobar réussit là ou Paradise
lost s'était pris les pieds dans le tapis. Biopic
à la 3ème personne, Escobar est
une description assez détaillée -bien que souvent
connue- de la vie de Pablo Escobar alors qu'il était
au sommet de sa gloire : homme indécemment riche et ambitieux,
personnage charitable et aimé du peuple tout autant que
baron de la drogue, gangster sans scrupules aucun. C'est le
portrait d'un homme ambiguë, à travers les yeux
d'une femme ; sa maîtresse.
Le film joue habillement sur la fascination du crime organisé,
la moralité ambivalente de cet homme, basculant peu à
peu vers l'image que l'histoire retiendra finalement de lui
: un individu forcément amoral, devenu homme politique,
représentant la corruption de ces démocraties
qui fonctionnent à coup de pesos / dollars / euros, criminel
au pouvoir quasi absolu et à la violence qui se mua en
terrorisme. Une vie gigantesque, de folie, de débauche
et d'amour.
On connaît assez bien le personnage mais c'est tellement
bien raconté que l'on se prend au récit. Ce n'est
pas toujours une grande réalisation mais il y a des moments
d'une grande et rare élégance.
Bardem tient son rôle à la perfection ; comme d'habitude
et malgré des prothèses parfois un peu grotesques
à trop vouloir jouer la métamorphose physique
(Del Toro s'en était très bien tiré sans
cela).