L'écrivain à succès en panne d'imagination.
La fan de plus en plus encombrante. Déjà vu ?
Oui : mais en mieux.
Avouons qu'il est pénible, voir douloureux, de passer
techniquement et artistiquement du brillant et brillamment réalisé
La Vénus à
la fourrure à... ça. Polanski s'y est reposé
à la fois sur ses actrices et sur ses lauriers, et on
perd beaucoup au change. Littéralement parlant il y avait
matière à une bonne série B : on y découvre
les protagonistes, leur forces et leurs faiblesses, leur relation
qui va crescendo, une intrigue naissante autour d'une lettre
anonyme et de cette étrange admiratrice sortie de nulle
part ; mais le tout dans une oeuvre froide, raide et très
grossièrement taillée. Alors on patiente, on attend
que l'intrigue s'épaississe, se débloque ; avance
tout simplement. Mais rien. Bien que l'on se fasse dès
le début une idée du fin mot de l'histoire en
titre, vu les ficelles (l'état de l'écrivaine,
les relations de la fan avec l'extérieur), on sent bien
qu'il manque quelque chose à cet ouvrage, à cette
trame. Ni effrayante, ni oppressante, ni étonnante, ni
ambitieuse, ni passionnante, ni logique, nous laissant constamment
réfléchir à la situation, le film s'enlise
et ne trouve pas la bonne option pour adapter un livre qui,
de toute évidence, doit être tout en finesse psychologique
et en atmosphère. Oui : on se dit que l'on est constamment
en avance sur le scénario, que le twist est gros comme
une maison : et la fin nous donne malheureusement tort, restant
tristement floue comme si le film, non pas qu'il refuse de trancher,
mais ne savait trop où aller ; il n'y a rien à
attendre de ce scénario...
Et si quelqu'un pouvait m'expliquer à quoi à pu
servir le budget -passé quelques effets spéciaux,
je lui en serai éternellement gré.