La vénus à la fourrure bénéficie
avant tout d'un texte vraiment superbe qui marie à merveille
les personnages, leur interprétation d'une oeuvre et
l'analyse qui en est découle ; d'autant plus que les
frontières entre ces trois catégories ont tendance
à se brouiller formidablement, les personnages s'emparant
des acteurs au gré d'un voile qui tombe. Et vous ai-je
parlé des acteurs ? Amalric est inclassable et au top
sur chaque film... par contre je craignait le jeu de Emmanuelle
: et bien elle s'avère tout bonnement effarante dans
les subtilités et les nuances de son jeu. Mea culpa.
Et si l'on cherche la substantifique moelle de ce film, sa réalisation,
par un R. Polanski que j'adore, on s'apercevra très vite
qu'il use d'absolument toute la grammaire cinématographique
possible et imaginable pour filmer et surtout faire vivre ses
dialogues, redistribuer les rôles en fonction de leur
importance ; un travail d'une richesse et d'une variété
prodigieuse très justement récompensé.
Et puis l'auteur brasse des thèmes qui hantent son cinéma
depuis toujours. Peut-être bien l'un des meilleur film
français de l'an passé.