Night fare (Julien
SERI) |
Ce qui vous happe tout de suite et ne vous lâchera pas, c'est que Night fare est réalisé avec une classe incomparable, prouvant à qui veut le voir que "cinéma français" et "esthétisme" ne sont en rien antinomique ; J. Seri y a mis toutes ses tripes et le produit final est tout simplement beau. Mais il y a autre chose qui m'a interpellé : on a souvent comparé ce film hâtivement à une mixtape entre Duel et ses erzats (L'ambulance, Highwayman, Enfer mécanique,... et j'en passe et des pires), mais l'intelligence du scénario est bel et bien de nous prendre à contre-pied, et de la plus belle des façons. Passé ce qui reste des clins d'oeil, l'oeuvre se mue en film de serial killer, puis en slasher automobile où le Jason Voorhoes en question a de très bonnes et très originales raisons de tuer. C'est un thriller en bonne et due forme, sachant rebondir, montant en intensité et se révélant petit à petit ; la meilleure des façons de ne pas tomber dans la redite et de booster un genre sclérosé par le manque d'idée. On gardera en tête qu'il s'agit d'une série B haut de gamme, avec son petit lot d'incohérences, mais le final reste éclatant et surprenant (car le vrai héros se révèle), je dirai même assez péchu, jouant à la foi sur notre soif de justice, nos ambiguités et nos valeurs tribales... La classe ! |