La situation du Chili à l'avènement du général
Pinochet ? Eclairé sous un jour nouveau ou comme un simple
aide-mémoire pour qui n'en connaît pas l'histoire
? C'est ce que je croyais en abordant ce film : mais le fond
politique n'est finalement qu'un prétexte ; ou presque.
C'est avant tout un incroyable et poignante histoire d'amour,
histoire absolument incroyable dans la mesure où les
amants ne sont pas chiliens et où leur amour va les emmener
à cotoyer les pires extrêmes politiques et religieuses.
On est en fait dans un film au croisement entre Le
village (pour le côté enfermement,
règles très strictes, claustro ; mais sans l'aspect
"fantastique") et Papillon (film
de prisonnier oblige), cloitré dans une secte abominable
qui détruit physiquement et psychologiquement, par le
travail, la torture, la paranoïa, le viol et une absence
de liberté et une véritable folie religieuse.
C'est un témoignage surprenant, une dénonciation
étonnante des risques extrêmistes, sous un angle
inédit. E. Watson y est convaincante et Brühl continue
de m'enchanter.