Les qualités d'un film traitant du terrorisme tiennent
à mon sens en deux points : sa capacité à
produire une expertise -voir une critique- socio-politique plus
ou moins engagée sur le sujet. Et sa capacité
à impliquer le spectateur de sorte à faire resurgir
sur l'écran une peur de plus en plus palpable, due au
contexte actuel. Il est vrai que le film soulève, au
départ en tous cas, la bonne problématique, quelque
par entre "Homeland" et Good kill (qu' A. Niccol me
pardonne...), sans pour autant oser verser dans la critique
et en faire un sujet de fond. Mais cette séquelle retombe
bien vite sur ses pattes, pour finir en retournant complètement
sa veste, et son déroulé se fera sans grande surprise,
peu d'arrière-pensée (on y évoque le rôle
des occidents dans la resurgence du terrorisme, mais la réponse
finale est-elle adéquate ???) et jamais de ressentit
face à cette terreur : à peine voit-on quelques
londoniens, première victimes de ces attentats. Aucune
implication et avouons que même si explications il y avait
(pour qui tremble devant la mort de quelques chefs d'état
et reste de glace devant le décès de centaines
de citoyens...), l'envergure de tels attentats est franchement
très, très peu crédible car ne provenant
pas d'un Etat suffisament fort pour mettre en oeuvre une telle
logistique. Et je n'évoque même pas les facilités
et autres raccourcis scénaristiques inhérents
au genre. Pour le reste : les américains sont les super-héros
de l'histoire, Butler fait du Butler, le réalisateur
connaît son job et la surenchère passe avant toute
réflexion ou émotion. On aurait pu en faire quelque
chose de ce film, bien au-delà de son second degré,
de son hypocrisie (la fin...) et de son statut assumé
d'actioner lisse à la fin ambigüe. Triste de voir
M. Freeman baigner dans cette oeuvre très orientée
à la droite politicienne...