We are family... 744 000 entrées Vs 4 680 000 entrées
de la famille arriérée dont je ne citerai pas
le nom. Le premier bon point est de ne pas rester sur un constat
: l'échec de nos familles / sociétés contemporaines,
où l'amour est un produit de consommation comme les autres
et les enfants des choses recyclables. Alors le scénariste
imagine une véritable ôde à l'amour, la
fin est d'ailleurs sans ambiguité : la solution est de
laisser pour une fois les adultes prendre la responsabilité
de leurs décisions infantiles, et les enfants de devenir
plus adultes qu'eux et leur montrer que ce sont eux le centre
du monde ; en tout cas celui de leurs décisions d'adultes.
Car l'air de rien l'analyse de la famille moderne est ici réellement
pertinente (Cf; les différentes étapes du couple)
même si, pour mieux adhérer à la décision
des enfants, elle aurait mérité d'être beaucoup
plus amère, plus cinglante, plus engagée. Et le
film manque réellement de certaines de ces qualités
: pas assez rock n' roll, la réalisation manque de relief
(étonnant car le réalisateur était excellent
sur SMS) et le
scénario traîne un peu les pattes ; on a souvent
une envie irrésistible de secouer le scénario.
Pas assez corrosif ou critique -étrange lorsqu'on considère
le film sus-cité-, il se terre un peu et sent l'oeuvre
blindée de bonnes idées, d'intentions louables
mais sans conséquence, au sujet mal exploité,
préférant les petites bêtises d'enfants
à l'humour grinçant et aux rictus délateurs.
C'est toutefois au bout de 3/4 d'heure et après un peu
de difficulté à entrer dans le vif du sujet, que
le scénario prend une toute autre ampleur, derrière
l'humour on comprend le message sur la stabilité nécessaires
à l'épanouissement des enfants, sur la culpabilité
parentale face à la plupart des cas de divorce. Il manque
cependant quelque chose pour le faire définitivement
émerger, sans doute des gags plus éclatants (la
scène de fake sexe est excellente). Mais il est plaisant
de voir une comédie française sortir du carcan
de la nasitude, des scénarii téléphonés
et des gags où le panneau "Applause" apparaît
5 minutes en amont. Pas complètement réussi mais
tellement agréable et censé : je garde espoir...