Un conte.
Il y a toute la comédie populaire italienne dans La
vie est belle. Bon enfant, généreuse,
fanfaronnante mais également sociale et politique. Et
les palabres et la verve de Benigni, divinement épuisant
d'énergie débordante, acteur homérique
et génial.
La vie est belle car c'est tout d'abord une love story touchante
et d'une grande délicatesse. A cette comédie romantique
sans pareil, à l'humour léger du début
répond un conte politique qui n'est pas, d'ailleurs,
sans rappeler le maître en la matière et son chef
d'oeuvre : Le dictateur
de Chaplin. Dans sa façon de se moquer d'une frange extrémiste
et de leurs idées aussi absurdes que dangereuses, tout
en grimant subtilement une réalité crue ; ici
afin de la rendre acceptable aux yeux des plus fragiles, de
les protéger. Un conte politique qui vire au conte profondément
humain, arguant de dérision comme pour énoncer
à quel point la vie est... dérisoire. Établissant
ainsi une barrière entre le réel et le doux monde
de l'enfance, celui que l'on ne devrait jamais quitter.
L'équilibre qui existe dans La vie est belle,
entre la pire des tragédies et la plus grande douceur,
est tel que l'on ne peut manquer d'être touché
au plus profond de nous, raisonnant en nos âmes comme
la plus puissante façon de dénoncer les atrocités
commises par l'espèce humaine.
Chef-d'oeuvre de sensibilité, d'émotions, mettant
en avant la relation fusionnelle et d'amour qu'il peut exister
entre un père et son fils, très pudique et jamais
vulgaire ou irrespectueux, La vie est belle
s'est d'emblée imposé de par le monde comme une
œuvre essentielle et d'utilité publique, d'une richesse
humaine prodigieuse.
Bouleversant.