L'odyssée de Oh Dae-Soo.
Un quidam est kidnappé sans raison apparente et enfermé
dans une unique pièce, avec pour seule compagnie une
TV : il sera relâché de sa mystérieuse prison
après 15 années d'enfermement.
Véritable et éblouissante claque visuelle à
la musique grandiose, cet introspection brode sur l'un des thèmes
fétiches de son auteur : la vengeance. Avec Old
boy le monsieur a signé son chef-d'oeuvre,
en s'appuyant sur la trame du classique "Comte de Monte-Cristo"
et en l'adaptant à la sauce coréenne.
Fascinant, ébouriffant, inventif jusqu'au bout de la
pellicule, brodé de plans qui vous scotchent au fauteuil,
aux harmonies sublimes et extraordinairement mélodiques,
justifiant à elles-seules le statut de chef-d'oeuvre
du film, Old boy entretient le mystère
le plus épais qui soit, ne relâche jamais son emprise
sur le spectateur, traversé qu'il est par des scènes
inoubliables (le poulpe, la scène de combat dans le couloir,...etc).
Le scénario nous introduit un cas clinique parfaitement
décrit, où la moindre parcelle de mémoire
va asseoir une vengeance implacable et sanglante, sur une trame
sans le moindre temps mort, à l'image de son montage
elliptique, presque allégorique, à couper le souffle.
Et chaque scène est marquée d'un sceau de couleur,
d'une photo entre rouge sang ou encore sépia, comme les
souvenirs.
Old boy conserve toute sa fabuleuse puissance
narrative, musicale et intellectuelle : car le film est également
une métaphore abordant la façon dont nos vies
-nos libertés- sont contrôlées par d'autres,
sous leur emprise, parfois à notre insu, et comment l'on
se doit de s'en dégager, de se les réapproprier
; quitte à faire table rase du passé, par tous
les moyens. Old boy est une étourdissante
plongée dans un passé trouble, nécessaire
pour éclairer le présent. Jusqu'en son twist radicalement
sidérant, en un final à tiroir complètement
vertigineux et insane.
Un exercice ahurissant, brillant de bout en bout, ou chaque
détails a son importance : jusqu'aux moindre décors.
L'exemple type du film qui ne s'arrête pas à son
pitch surpuissant, diamant scénaristique, mais l''exploite,
le taille jusqu'à la parfection. Un chef-d'oeuvre du
7ème art.