Le film débute avec une longue mais nécessaire
présentation assez didactique des protagonistes, des
petites tensions apparentes -un peu caricaturales il est vrai-
et des grandes richesses. De quoi alimenter notre futur moulin
à suspicions... Une façon de tisser l'intrigue
à venir. Car on sait qu'il va y avoir meurtre : reste
à savoir qui -malgré nos doutes insistants- et
surtout : quand ? Et encore, on n'est pas au bout de nos surprises
!
Le film prend son temps, décrit ses personnages et, quand
le crime advient, l'enquête de Poirot prend le relai :
éliminant un à un les suspects, multipliant le
scénario des possibles, tentant brillamment de démêler
cette affaire complexe ou tout un chacun haïssait la victime
comme il se doit. Un délectable brainstorming avec en
ligne de mire une explication légendaire ! Il ne faut
toutefois pas être trop regardant quant au bruit des coups
de feu en pleine nuit...
Mort sur le Nil c'est aussi un sacré
emballage : une photo divine pour sublimer un casting de haute
volée qui s'en donne à coeur joie ; un John Guillemin
qui "embaume" littéralement son film dans un
écrin de beauté éternelle, en tous les
cas de plans délicieux et dont la séquence du
temple est absolument brillante. Jusqu'à l'affiche !