Une musique entêtante et foncièrement joyeuse
et nous voilà embarqués dans cette chronique,
pour partie muette, aux séquences cultissimes et à
la mécanique comique unique (la montée dans l'appartement,
celle du portail cassé et des "yeux dans la nuit",
où encore le gag du sifflement, restent des must).
Mon oncle est une série de sketches
nous plongeant dans une certaine vision de la société
française, sa petite bourgeoisie moderniste et maniérée,
où la froideur épurée de bien des décors
le dispute à l'humanité des petites gens et à
la chaleur de la rue (qui me rappelle furieusement les BD Boule
& Bill...). La douce confrontation de deux univers en pleine
cohabitation. Sa façon de croquer ses contemporains avec
une pointe de cynisme reste pétrit de tendresse et de
douceur.
Drôle, enlevé, fourmillant de détails plus
croustillants et ingénieux les uns que les autres, l'auteur
construit son personnage de grand enfant maladroit et rêveur,
chaplinesque et à l'humour très visuel et piquant
(une petite pensée pour Les
temps modernes). De quoi rire franchement et aux éclats
: assurément l'un des chefs-d'oeuvre de Tati, où
prévaut l'amour de ses personnages. Et des chiens. Assurément
!