Revisiter le mythe poussiéreux de Zorro ?
Toujours baigné dans une page d'histoire de la Californie
actuelle, cet ancêtre de Batman (impossible de ne pas
y penser : le déguisement noir, la Zorro-cave, la Zorro-mobile,
la richesse, et, ici, on a même un futur Robin) défend
toujours les plus pauvres et les laissez-pour-compte, face à
de riches militaires, entrepreneurs malhonnêtes ou politiciens
qui abusent de leur pouvoir. Cela reste du pur spectacle hollywoodien,
propre, gentillement drôle, jamais violent ni sanglant,
peu réaliste et au style passe-partout ; Le masque
de Zorro continue cependant d'alimenter la légende.
Ce Zorro remet au goût du jour le film
de cape et d'épée et, s'il se garde bien d'innover
les fondamentaux, possède un scénario malin, plein
d'entrain et d'idées pour dynamiser et dynamiter à
la fois un genre et l'un de ses personnages phare. Finalement,
explorant l'univers de Zorro sans redites inutiles (ou plutôt
joliment déguisées dans une trame assez facile),
au gré d'un rythme et de moyens beaucoup plus fastueux,
on ne peux réfréner un certain plaisir régressif
à la vision de ce film, autant qu'à l'écoute
de sa musique obsédante et de la joute entre Hopkins
& Banderas (absolument parfait pour le rôle) ; sans
oublier C. Zeta-Jones qui met un coup de pied aux fesses de
toutes les damoiselles en détresse tout en restant teriblement
sexy. Et puis le scénario suit un thème fort :
celui de l'héritage, ce que les héros et les mauvaises
personnes laissent derrière eux, à ceux qu'ils
élèvent.
Délicieusement et classiquement réinventé,
avec de jolies prouesses visuelles en bonus : très divertissant.