Le crève-coeur.
Véritable concours de bons mots et de punchlines à
faire pâlir de jalousie Schwarzie lui-même, festival
de mots, d'insultes et de dialogues imagés, le tout afin
de servir ce vétéran qui, retourné au pays,
a toutes les peines du mondes pour se comporter en bon citoyen.
Il va alors faire ce qu'il sait faire : apprendre l'art de la
guerre à de jeunes recrues, de la bleusailles indisciplinés
qui n'a pas connu la guerre.
Derrière ses dialogues croquants et savoureux se cachent
un pur film eastwoodien, hilarant, décapant, anticipant
de façon surprenante la 1ère partie de Full
metal jacket, sorti quelques mois plus tard, bien
que les objectifs du scénario et le ton soient radicalement
différents. Leçons militaires et leçons
de vie, exercices physiques et psychologiques, discipline, chansons
de Marines : tout est là et bien là, et le maîitre
derrière la caméra aussi. Bien que sans grande
surprise (exemple : l'épisode du suédois"),
impossible de nier à quel point ce film est "bandant",
à quel point les personnages sont parfaitement dessinés
et matchent à chaque fois qu'ils passent sur l'écran.
Mais ne vous y trompez pas : Le maître de guerre
n'est en rien un hommage patriotique lambda pour le
corps des Marines, pas plus qu'il n'est un exercice sur la beauté
de la guerre : c'est une oeuvre pragmatique sur le métier
de soldat, ses responsabilités, sa mission et ses valeurs,
sa respectabilité et son engagement.
Le tout bordé par un casting de haute volée (E.
McGill, M. Van Peebles, B. Svenson), emmené par un Eastwood
particulièrement en forme.