Nos lieux de vie sont les miroirs de nos existences.
Premier film de Nolan, produit pour une poignée de dollars
et tourné sur les seuls weekends, Following
narre les aventures d'un homme qui suit aléatoirement
des gens dans la rue. Ses choix l'amèneront à
tomber sur la mauvaise personne : un cambrioleur malicieux.
Dans cet écrin N&B qui efface les arrières-plans,
noyés dans le blanc ou le noir, permettant de belles
nuances afin de mettre en valeur ses protagonistes. Following
est déjà une oeuvre léchée
et étonnement maîtrisée, jusque dans cette
bande-son mécanico-urbaine où la difficile direction
d'acteurs.
Le scénario propose une véritable réflexion
montée en aller-retour dans le passé, explicative
au fur et à mesure de son avancée, dans un film
psychanalytique où le cambrioleur en chef serait le pendant
de l'auteur : maniaque, précis, réflexif, d'une
originalité foudroyante de bout en bout, et dans son
process et dans la manière atypique de se raconter. Mais
le tour de force du film restera son thème central, issu
du twist final, à savoir la manipulation.
Et ce montage en or qui annonce déjà le film suivant
: Memento.