Los Angeles, 1928. Christine Collins élève seule
son fils, mais un jour ce dernier disparaît alors qu'il
était seul à la maison... L'enfant est retrouvé
quelques 5 mois plus tard, mais sa mère ne le reconnaît
pas !
Comme si le scénario refusait de céder aux sirènes
lacrymales, L'échange manque par là
même de nous impliquer émotionnellement dans un
premier temps. Il s'avère plutôt être un
thriller au pitch étonnant, laissant en suspens de lourdes
interrogations : qui est cet enfant ? D'où vient-il ?
Pourquoi dit-il reconnaître sa mère ? Qui a monté
cette affaire ubuesque ? Pour quelles raisons ??
Au gré d'une scénarisation bluffante, la machination
se met peu à peu à jour, laissant alors, pour
un temps, la question essentielle sur le côté :
à qui profite le "crime" ? Qui serait prêt
à tout, absolument tout, pour garder caché cette
vérité dérangeante ?
L'échange est une œuvre aussi solide
que soignée, absolument sordide, qui se suit passionnément
et, au final, serait digne d'un Fincher si elle faisait montre
d'une grande réalisation. Même si certains aspects
de l'intrigue sont laissés de côté (les
preuves accablantes du dentiste et de la prof), si la dernière
partie (le procès) reste moins attachante et assez longue
jusqu'en sa conclusion pleine d'espérance, le film puise
une partie de sa richesse dans la diversifications des thématiques,
allant de la corruption généralisée aux
exactions psychiatriques.